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"Tell the chef, the beer is on me."
Paris, 13 May 2013 — Pierre Lescure has handed in his report [fr] on culture at the digital era to French President François Hollande1. La Quadrature du Net denounces a flawed political process revealing the harmful influence of industrial groups at all levels of policy-making. How will the French government react to Lescure's proposal to expand the scope of competence of the audiovisual media regulator (CSA) to the Internet? Will it to pursue former President Sarkozy's anti-sharing policies and even supplement them with new ACTA-like measures encouraging online intermediaries to become private copyright police?
After difficult arbitrations, the Lescure mission finally delivered its report. La Quadrature du Net once again stresses its indignation in the face of the outsourcing of policy-making to an individual symbolizing the collusion of industry and media interests with political personnel2.
The reports' content is very eclectic. It doesn't elude the issues of not-for-profit sharing – regarding which the report says that further “reflexion must be pursued” – or of La Quadrature du Net's proposals. It also shows interest for Creative Common licenses, remixes or mashups. But when it comes to concrete proposals regarding sharing of cultural works on the Internet, it quickly gives in to the arguments of the content distribution industry. The proposals are carbon copies of the policies suggested by the corresponding lobbies: After the failure and massive citizen rejection of the direct repression of sharing, automatic sanctions and mass intimidation (HADOPI-style), the report still calls for news measures to pressure intermediaries into becoming a private copyright police force, in the spirit of the defunct SOPA-PIPA bills in the US or the ACTA trade agreement at the international level.
“Besides the extension of the scope of the CSA's3 competence to cover Internet communications, Pierre Lescure recommends for the French government to implement the same measures as those pushed through ACTA and the US SOPA bill, and which have been massively rejected by both citizens and Parliaments. The aim is to put in place private censorship, filtering or communication blocking mechanisms, all in the name of fighting copyright infringements. As making these provisions compulsory would be illegal with regard to European law, Pierre Lescure argues for passing them through soft-law, contract law or threats on intermediaries, in order to turn these actors into a private copyright police force.” declares Jérémie Zimmermann, spokesperson for the citizen organisation La Quadrature du Net.
“The announcement of the suppression of the Hadopi is misleading: its missions are redistributed to other entities (CSA), with the exception of the never-applied internet cut-off, and even completed by new monitoring or repressive competence. It hides the pursuit of Nicolas Sarkozy's anti-sharing policies. The government will be judged on its ability to resist the harmful influence of the entertainment industry to whom the conception of policies has been delegated by the governments one after the other.” concludes Philippe Aigrain, co-founder of La Quadrature du Net.
Paris, 13 mai 2013 — Le rapport Lescure rendu public ce lundi s'inscrit dans la même philosophie répressive que la loi Hadopi. Au lieu d'entamer une réforme en profondeur des politiques culturelles pour les adapter à l'ère numérique, notamment en autorisant le partage des œuvres entre individus, ce rapport poursuit la fuite en avant répressive qui caractérise l'approche des pouvoirs publics français et européens depuis plus de dix ans. En pérennisant les missions répressives de la Hadopi, notamment au travers du maintien du délit de « négligence caractérisée » et des sanctions pécuniaires, et en encourageant la censure privée sur Internet sous couvert d'en appeler à « l'auto-régulation » des hébergeurs, fournisseurs d'accès, moteurs de recherche ou des services de paiement en ligne, le rapport Lescure représente une grave menace pour la protection des droits fondamentaux sur Internet.
Dans le texte qui suit, La Quadrature du Net analyse les mesures répressives proposées dans le rapport (qui sont largement inspirées des récents travaux de la Hadopi) et souligne les effets délétères qu'elles auraient sur les droits fondamentaux si elles étaient mises en œuvre. Le refus de légaliser le partage non-marchand des œuvres culturelles sur Internet est également dénoncé.
Les missions de la Hadopi pérennisées et le contrôle du Net par le CSA
Vers le renforcement de la censure privée par les hébergeurs
La banalisation du blocage de sites Internet
Des taxes au profit d'intérêts particuliers sans droits réels pour le public ni pour les auteurs
Conclusion
Si l'annonce de la disparition de la Hadopi et de la sanction de déconnexion de l'accès à Internet font croire à la fin de la répression instaurée par la loi Création et Internet, il n'en est rien. La mission Lescure propose de pérenniser le délit de « négligence caractérisée » dans la surveillance de l'accès Internet, en imposant une obligation de moyen. La machine à spam qu'est la Hadopi continuera donc à tourner sous l'autorité du CSA, alors que ce dernier pourra reprendre à son compte la dangereuse tentative d'imposer des outils de « sécurisation des accès Internet »1 (propositions 55, 56 et 57).
Ensuite, alors que le Conseil national du numérique préconisait, dans son avis de mars dernier, de protéger la neutralité du Net au sein de la loi de 1986 – destinée à réguler l'audiovisuel et ainsi parfaitement inadaptée à la structure du réseau –, la mission Lescure propose à son tour de soumettre Internet et sa culture au CSA (propositions 17, 18 et 19). Cette démarche est viciée d'avance en ce que le rôle du CSA a toujours été de contrôler des contenus diffusés sur des canaux limités et centralisés. Appliquer les logiques et réflexes qu'il en a développés à Internet – somme décentralisée d'une infinité de canaux, où chacun peut être son propre canal de distribution – ne peut conduire qu'aux résultats les plus dangereux.
Ainsi, le rapport propose que le CSA puisse octroyer aux hébergeurs et diffuseurs de contenus culturels des conventions « engagements-bénéfices ». Ces conventions seraient attribuées selon des conditions fixées par le CSA : mise en avant et financement des créations françaises et européennes, puis mise en œuvre de systèmes de protection des droits d'auteur. En contrepartie, le rapport propose d'augmenter les aides publiques et sectorielles des intermédiaires remplissant ces conditions voire, « pour les plus "vertueux", une priorité dans la gestion des débits pourrait même être envisagée » – une parfaite atteinte à la neutralité du Net, proposée noir sur blanc, sans détour, par la mission Lescure. On atteint une absurdité absolue avec la recommandation de charger le CSA de l'observation des pratiques culturelles sur Internet2. Dans le passé, le CSA a démontré qu'il n'était même pas capable de suivre l'activité des radios et télévisions associatives, alors que dire de sa capacité de comprendre et analyser les pratiques de millions d'internautes.
À rebours des propositions du rapport Lescure et de celles du Conseil supérieur de l'audiovisuel lui-même, le gouvernement doit délimiter précisément les compétences du CSA et les circonscrire aux services de radio et de télévision faisant l'objet d'autorisations administratives. Quant aux missions de la Hadopi et au délit de négligence caractérisée dans la surveillance de l'accès Internet, elles doivent être abrogées.
Le rapport Lescure prône une censure privatisée des contenus sous couvert d'autorégulation. En effet, il propose que les pouvoirs publics contribuent à généraliser les technologies de détection automatique et de filtrage (proposition 64) qui font d'ores et déjà peser une grave menace sur la liberté de communication des utilisateurs d'Internet. Les dispositifs de ce type déjà déployés, tels que le système Content-ID de YouTube, présentent en effet un risque de blocage de contenus parfaitement licites et compromettent gravement l'application effective des exceptions et limitations au droit d'auteur3.
En prônant « l'autorégulation » et l'inscription de clauses relatives à la lutte contre la contrefaçon dans les « conditions générales d'utilisation » de ces services en ligne (proposition 63), il s'agit pour les auteurs du rapport de contourner l'interdiction faite aux pouvoirs publics en vertu des droits français et européen d'imposer aux hébergeurs la surveillance généralisée des communications sur Internet4, notamment au travers de dispositifs techniques dont la CJUE a estimé dans son arrêt SABAM c/ Netlog du 12 février 2012 qu'ils ne respectaient ni la liberté d'expression, ni le le droit au respect de la vie privée. Une telle incitation pour les entreprises du Net à mettre en œuvre, par voie contractuelle, des dispositifs de surveillance des communications et des utilisateurs en vue d'appliquer des sanctions est parfaitement contraire à l'État de droit et attentatoire aux libertés fondamentales.
Par ailleurs, s'agissant des intermédiaires financiers, des régies publicitaires et de la mise en place d'une « liste noire » tenue par les « CyberDouanes », le rapport Lescure reprend en les adaptant certaines des dispositions proposées dans le cadre du projet de loi PIPA/SOPA et rejetées l'an dernier aux États-Unis. Là encore, il est question de négocier des « chartes de bonne pratique » visant de fait à couper les entrées financières des services en ligne (propositions 66 et 67). Or, même s'il est bien évidemment préférable du point de vue de la liberté d'expression d'intervenir au niveau des flux financiers que des flux d'information, le fait que les dispositifs proposés s'inscrivent dans un cadre extra-judiciaire les rend inacceptables.
Plutôt que d'encourager cette régulation extra-judiciaire des communications sur Internet, qui concerne également les moteurs de recherche (proposition 65), les pouvoirs publics doivent au contraire encadrer plus étroitement de tels mécanismes et en décourager l'utilisation, pour ainsi faire en sorte que la compétence de l'autorité judiciaire soit réaffirmée chaque fois que la liberté d'expression est en cause et le droit au procès équitable protégé par l'article 6 de la CEDH.
Comme le rapport Hadopi, et dans la droite ligne des demandes formulées par les ayants droit à l'occasion de l'affaire AlloStreaming, le rapport Lescure propose d'élargir le blocage de sites Internet, notamment des sites miroirs (proposition 61).
Tout en reconnaissant que les dispositions législatives en vigueur5 sont extrêmement larges6, et bien qu'il évoque les dangers de ces mesures pour la liberté de communication, le rapport défend le recours à cette méthode. Il propose d'étendre les mesures de blocage à tout site miroir répliquant le contenu d'un site ayant précédemment fait l'objet d'une ordonnance judiciaire de blocage. Il s'agit selon le rapport de lutter contre « l'effet Streisand » et de prendre acte de la jurisprudence actuelle7.
La Quadrature du Net ne peut que rappeler les carences inhérentes à ce mode de régulation des communications sur Internet, à la fois inefficace puisque pouvant être aisément contourné, et dangereux pour la liberté d'expression puisqu'aucune technique de blocage ne permet d'écarter le risque de sur-blocage, c'est-à-dire de blocage de contenus parfaitement licites8. Élargir ces mesures de blocage en permettant à l'autorité administrative (en l'occurrence le service national de douane judiciaire) d'ordonner aux fournisseurs d'accès le blocage de sites miroirs revient à accroître les dangers inhérents au blocage, et ce alors que les sites miroirs sont souvent utilisés à des fins d'expressions politiques par des citoyens souhaitant dénoncer la censure d'un site, comme ce fut le cas dans l'affaire Copwatch.
Le gouvernement doit au contraire s'engager dans un moratoire concernant les mesures de blocage de sites Internet, amender la loi française pour revenir sur le vocable extrêmement large qu'elle emploit (« toutes mesures propres à »), et imposer aux juridictions un contrôle de proportionnalité rigoureux des mesures limitant la liberté de communication sur Internet.
Le rapport Lescure recommande une extension considérable des prélèvements obligatoires sur les dispositifs et services techniques (« smartphones » et tout dispositif connecté, fournisseurs d'accès, hébergement « cloud », etc.). Ces prélèvements alimenteraient soit les répartiteurs de la copie privée actuelle soit un fonds de soutien à la transition numérique des industries culturelles. En d'autres termes, au lieu de financer la culture numérique vivante et ses millions de contributeurs, on taxera pour aider à la survie d'acteurs dont les modèles inadaptés sont responsables de leurs relatives difficultés et des plateformes de services en ligne qui n'ont d'autre ambition que d'être les équivalents nationaux ou européens des acteurs américains dominants.
En ce qui concerne le contrat d'édition, les recommandations s'inspirent de la loi sur les œuvres indisponibles sans paraître s'aviser qu'elle fait l'objet d'un rejet majeur de la part des auteurs qui s'estiment spoliés et viennent de la contester dans un recours pour excès de pouvoir. Même alignement sur des dispositions contestées en ce qui concerne la durée de cession des droits pour l'édition numérique et l'absence de clauses de rémunérations minimales.
L'exigence d'effectivité des exceptions dans la sphère numérique doit être saluée de même que la demande de « clarification » du statut fiscal des contributions au financement participatif ou l'introduction d'une définition positive du domaine public. Mais aucun droit n'est créé ou réaffirmé pour le public, qu'il s'agisse d'usagers ou des centaines de milliers d'auteurs et contributeurs de valeur à la création aujourd'hui absents des revenus du droit d'auteur et des droits voisins. Dans son obsession de garantir la survie des industriels de la rareté, le rapport Lescure passe à côté du vrai défi de la culture à l'ère d'Internet : comment rendre soutenables les pratiques d'un nombre très accru de contributeurs aux activités créatives et d'expression publique ?
Le partage non-marchand d'œuvres culturelles entre individus doit être légalisé. Alors que l'introduction de cette problématique dans le rapport est intéressante, les arguments avancés pour la rejeter retombent dans les pires effets rhétoriques, par exemple lorsque le rapport compare le produit d'une contribution créative au chiffre d'affaires total des industries de la musique et de la vidéo enregistrée, alors qu'il vient pourtant de reconnaître que le partage n'est nullement incompatible avec la consommation numérique. Contrairement à ce qui est affirmé, la mise en place de financements mutualisés n'implique nullement une surveillance des échanges, intrusive pour les individus, alors que c'est ce qui va perdurer avec le système d'amendes recommandées.
En reprenant à son compte les positions de l'industrie du divertissement qui entachaient déjà l'accord ACTA ou les projets de loi PIPA/SOPA aux États-Unis, la mission Lescure fournit un nouvel exemple de l'impasse démocratique et juridique à laquelle conduisent les conflits d'intérêts récurrents dans les débats touchant au droit d'auteur.
Le gouvernement doit renoncer à ces propositions qui perpétuent la logique répressive qui perdure depuis plus de dix ans, et qui met gravement en cause la protection des droits fondamentaux sur Internet.
Paris, 13 mai 2013 — Le rapport Lescure est remis aujourd'hui à François Hollande. La Quadrature du Net dénonce un processus politique vicié démontrant l'influence néfaste à tous les échelons de groupes industriels. Comment réagira le gouvernement Ayrault face à cette invitation à étendre à Internet les pouvoirs du CSA, à poursuivre les mesures anti-partage de Nicolas Sarkozy, et à les compléter de mesures poussant les entreprises du Net à devenir une police privée du droit d'auteur ?
La mission Lescure accouche enfin, après de pénibles arbitrages, de son rapport. La Quadrature du Net rappelle l'indignation que suscite le principe même de confier une mission d'élaboration de politiques publiques à un acteur qui est le prototype du mélange des genres entre intérêts industriels et médiatiques et réseaux d'amitiés politiques1.
Le contenu du rapport est très éclectique. Il n'hésite pas à discuter la question du partage non marchand (sur lequel « Il serait donc souhaitable d’approfondir la réflexion ») et les propositions de La Quadrature du Net, ni à louer les licences Creative Commons, le remix ou le mashup. Mais ces bonnes intentions sont vite abandonnées en invoquant les arguments des industriels de la distribution de fichiers. Quand il s'agit de partage sur Internet, on passe à la copie conforme des politiques réclamées par les industriels de la distribution de contenus. Après l'échec et le rejet massif par les citoyens de la répression directe du partage, des sanctions automatiques et de l'intimidation de masse, le rapport propose de nouvelles pressions pour que les intermédiaires fassent la police eux-mêmes.
« Outre l'extension à Internet des pouvoirs du CSA, Pierre Lescure recommande au gouvernement de mettre en œuvre les politiques de pression directe et indirecte sur les intermédiaires déjà présentes dans le traité ACTA rejeté par les citoyens et le Parlement européen. Il s'agit de mécanismes privatisés de censure, filtrage ou empêchement de communication au nom de la lutte contre la contrefaçon sur Internet. Compte tenu du caractère illégal au regard du droit européen et des droits fondamentaux de la mise en œuvre de la plupart de ces mesures, Pierre Lescure compte les faire passer par des pressions indirectes sur les entreprises du Net pour les transformer en une police privée du droit d'auteur. » déclare Jérémie Zimmermann, porte-parole de l'organisation citoyenne La Quadrature du Net.
« Derrière l'annonce d'une fausse mise à mort de l'Hadopi dont les missions sont simplement distribuées vers d'autres organismes (CSA), ou même complétées par de nouveaux dispositifs, se cache la poursuite des politiques anti-partage de Nicolas Sarkozy. Le gouvernement sera jugé sur sa capacité à résister à cette influence néfaste de l'industrie du divertissement, à laquelle l'élaboration des politiques a été sous-traitée par les gouvernements successifs. » conclut Philippe Aigrain, co-fondateur de La Quadrature du Net.
Voir l'analyse détaillée du rapport Lescure.
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Paris, 2 mai 2013 — Selon le site d'information PC INpact, un projet de loi présenté aujourd'hui en Conseil des ministres permettrait à l'administration d'agir en justice pour obtenir la censure d'un site Internet par les fournisseurs d'accès. Un tel mécanisme ne peut en aucun cas être efficace ou proportionné, mais est en toutes circonstances dangereux pour les libertés fondamentales.
Après l'annonce de sa volonté de protéger la neutralité du Net sans pour autant s'en donner les moyens, le gouvernement poursuit la mise en œuvre des mêmes mesures dangereuses pour la liberté d'expression que celles proposées par le gouvernement précédent, au lieu de les rejeter. En 2011, les députés socialistes avaient pourtant pris position et voté contre une disposition identique portée par le secrétaire d'État de l'époque, Frédéric Lefèbvre.
Une fois encore, La Quadrature du Net rappelle que les mesures de filtrage risquent inévitablement d'entraîner le blocage de contenus parfaitement licites, portant ainsi atteinte aux droits fondamentaux tout en étant souvent contre-productives. Il existe des mesures alternatives, efficaces et respectueuses des libertés fondamentales, telles que le retrait à la source des sites frauduleux de type « phishing », fréquemment mis en œuvre avec succès, notamment par l'industrie bancaire.
« La politique relative à Internet du gouvernement Ayrault est totalement incohérente : on ne peut à la fois afficher le souhait de défendre la neutralité du Net et promouvoir la censure du réseau comme le premier régime autoritaire venu ! Forcer les fournisseurs d'accès à la censure n'est jamais une solution efficace ou proportionnée, quel que soit le problème concerné. La seule solution est d'attaquer le problème à la source, au niveau des serveurs. S'il veut convaincre les citoyens d'un quelconque changement, le gouvernement doit rompre avec la logique répressive héritée de l'ère Sarkozy… » déclare Jérémie Zimmermann, porte-parole de l'organisation citoyenne La Quadrature du Net.
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Paris, le 12 mars 2013 — Saisi au sujet de la nécessité de légiférer pour protéger les libertés sur Internet, le Conseil national du numérique (CNNum) vient de publier son avis sur la neutralité du Net1. Il recommande au gouvernement une loi pour garantir le principe de non-discrimination des communications, qu'il tente d'étendre aux moteurs de recherche et autres services en ligne. Mais en cherchant à élargir le concept, les recommandations du CNNum pourraient donner lieu à une loi vide de sens.
S'il fait espérer une avancée pour la défense des citoyens en appelant le gouvernement à légiférer pour consacrer le principe de neutralité du Net dans la loi, l'avis du CNNum2 définit ce concept de façon vague, en tentant de l'étendre aux moteurs de recherche et aux sites dits de « réseaux sociaux »3.
Or, en étendant ainsi le principe de neutralité à toute sorte d'acteurs, le Conseil néglige l'essentiel : préconiser des mesures précises concernant les obligations incombant aux opérateurs télécoms. Aucune sanction concrète n'est proposée pour mettre en œuvre le principe de neutralité du Net contre les restrictions d'accès imposées par les opérateurs.
Cette dissolution du concept de neutralité du Net et l'absence de mesures contraignantes laissent malheureusement craindre que le rapport du Conseil national du numérique ne débouche sur aucune mesure efficace ou tout simplement applicable.
« Le CNNum échoue à proposer une vraie protection de la neutralité du Net. À tenter de régler des problèmes différents en un seul coup de baguette magique, cet avis risque de donner lieu à une neutralité neutralisée qui ne règlera aucun problème. Comme l'ont déjà fait les Pays-Bas, la Slovénie, le Chili et le Pérou, la France doit légiférer pour garantir la neutralité du Net en prévoyant des sanctions dissuasives contre les opérateurs qui restreignent de manière illégitime nos communications en ligne. Si la loi promise par le gouvernement était alignée sur les recommandations du CNNum et se contentait d'une protection a minima d'une neutralité vaguement définie, le Parlement devrait alors amender le texte pour lui donner une réelle portée. » conclut Jérémie Zimmermann, porte-parole et co-fondateur de l'association La Quadrature du Net.
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Des outils de régulation efficaces supposent de pouvoir agir en amont en fixant un cadre général, et de mettre un terme aux infractions grâce à des procédures rapides et dissuasives. Pour pallier à ces lacunes, plusieurs éléments devront trouver leur place dans une loi sur la neutralité du Net :
Paris, 12 March 2013 — Questioned by the French government on the need to legislate on the protection of freedoms on the Internet, the National Digital Council (Conseil national du numérique or CNNum) published today an opinion on Net neutrality1 [fr]. It recommends that the French government makes this principle of non-discrimination into law, broadening its scope to include search engines and other online services. But by overbroadening the neutrality principle, the CCNum's recommendations could result in a meaningless law.
The CNNum's opinion2, if it suggests advances for the protection of citizens by calling on the French government to enshrine the principle of Net neutrality into law, blurs this concept by trying to also include search engines and “social networks”3.
But in extending the principle of Net neutrality to all kinds of Internet actors, the National Digital Council overlooks the main issue at stake: establishing specific measures concerning telecom operators' obligations. No actual sanctions are proposed to implement the Net neutrality principle in the face of restrictions imposed by operators.
This dilution of the concept of Net neutrality combined with the absence of binding measures unfortunately raises fears that the National Digital Council's report will not lead to any efficient or even applicable measure.
“The National Digital Council has failed to propose a strong and effective protection of Net neutrality. In trying to solve different problems with one magic bullet, this opinion could result in a neutralised neutrality that won't solve anything. As have already done the Netherlands, Slovenia, Chile and Peru, France must legislate to protect Net neutrality and include sanctions against operators that illegitimately restrict access to online communications. If the future law promised by the government were to follow the National Digital Council's recommendations and only protect a vaguely defined neutrality, the Parliament would then have to amend the text for it to have any legs.” concluded Jérémie Zimmermann, spokesperson for citizen advocacy group La Quadrature du Net.
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Paris, 15 January 2013 — The disappointment after the round table organized by the French Minister Fleur Pellerin on Net Neutrality was predictable. The debate only served to cover up the Minister's inaction. Evading the issue by referring it to an obscure committee, the Minister postpones again any ambitions for a draft law protecting citizens.
Yet again, today's debate on Net Neutrality will have been a smokescreen. The voluntary speeches fall short with the referal of the issue to an obscure committee created by Nicolas Sarkozy, the CNN (Conseil national du numérique), all to finally justify the failure to adopt a serious position. Operators are left free by the State to restrict and monitor our online communications. While all the elements1 on the table demonstrate the need to act quickly by enshrining Net Neutrality into the French legislation, Fleur Pellerin still evades the issue.
“By referring the issue to an obscure committee rather than announcing a draft law guaranteeing Net neutrality, the Minister of Digital Economy, Fleur Pellerin, is protecting operators' interests over those of the users. Fleur Pellerin evades the issue and abandons citizens, leaving them at the mercy of access restrictions dangerous for innovation and freedom.” said Jérémie Zimmermann, spokesperson of the citizen organisation La Quadrature du Net.
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Paris, le 15 janvier 2013 — Déception prévisible à l'issue de la table ronde organisée par Fleur Pellerin sur la neutralité du Net : ce débat-alibi n'aura servi qu'à camoufler l'inaction de la ministre. Bottant en touche en saisissant une obscure commission, la ministre reporte à nouveau toute ambition de projet de loi défendant les citoyens.
Une fois encore, le débat sur la neutralité du Net tenu aujourd'hui aura servi d'écran de fumée. Le discours volontariste n'aboutit qu'à la saisie d'une obscure commission créée par Nicolas Sarkozy, le Conseil national du numérique (CNN), pour finalement justifier la non-adoption d'une position ferme. L'État va laisser les mains libres aux opérateurs pour restreindre et contrôler les communications en ligne. Alors que tous les éléments1 sur la table démontrent la nécessité d'agir rapidement en inscrivant la neutralité du Net dans le droit français, Fleur Pellerin botte en touche.
« En saisissant une obscure commission plutôt qu'en annonçant le dépot d'une loi garantissant la neutralité du Net, la ministre de l'Économie numérique protège les intérêts des opérateurs au détriment de ceux des utilisateurs. Fleur Pellerin botte en touche et abandonne les citoyens, les laissant à la merci de restrictions d'accès dangereuses pour l'innovation et les libertés. » déclare Jérémie Zimmermann, porte-parole de l'organisation citoyenne La Quadrature du Net.
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Paris, 14 January 2013 — The blocking of ads by French ISP Free serves as a strong reminder of the urgent necessity to ban Net access restrictions by operators. As a presidential candidate, François Hollande promised to guarantee Net neutrality and all evidence of immediate need for action is now on the table. Will Minister Fleur Pellerin commit to quickly presenting a draft law during tomorrow's roundtable on the issue?
It has almost been two years since the Economic affairs committee of French Parliament released its report on Net neutrality, noticing an alarming rise in Net access restrictions by ISPs and calling for a law. Since then, those restrictions have become widespread, as reported by the RespectMyNet platform and the BEREC (European telco regulator)'s report. The “Free adgate” is one among many restrictions by French ISPs1, and acts as a reminder that all the needed evidence is on the table to call for a quick protection of Net neutrality by law.
On the eve of a roundtable on the subject, the French Minister in charge of digital economy, Fleur Pellerin, seems content to set aside the questions of fundamental freedoms and focus on the economic aspects instead2. As François Hollande committed to protect Net neutrality during his campaign, and as Chile, Peru, The Netherlands and recently Slovenia enacted it in their legislations, is the French Government about to surrender to telecoms operators?
“The case of ad blocking by Free demonstrates that citizens and their online communications are now held hostage by obscure commercial negotiations. Is Minister Fleur Pellerin pretending to ignore that each access restriction is potentially a restriction to free competition and innovation, but especially to everyone's fundamental freedoms? Will she only repeat the operators' fallacious arguments, while she lets them restrict our communications, like the previous government? It is no longer time to organize roundtables or create commissions, but to guarantee Net neutrality by law.” declares Jérémie Zimmermann, spokesperson of citizen advocacy group La Quadrature du Net.
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Paris, le 14 janvier 2013 — L'affaire du blocage de la publicité par Free vient de rappeler l'urgente nécessité d'interdire aux opérateurs de restreindre les communications de leurs utilisateurs. Alors que le candidat Hollande promettait de garantir la neutralité du Net, toutes les preuves appelant à l'action sont sur la table. La ministre Fleur Pellerin s'engagera-t-elle, lors de la table ronde organisée demain sur le sujet, à rapidement présenter un projet de loi ?
Il y a maintenant bientôt deux ans que la Commission des affaires économiques de l'Assemblée Nationale a rendu son rapport sur la Neutralité du Net, constatant une multiplication alarmante des restrictions de l'accès au Net par les opérateurs, et appelant à légiférer. Depuis, ces restrictions se sont généralisées, comme démontré par la plateforme RespectMyNet et le rapport du BEREC, le régulateur européen. L'affaire Free s'ajoute aux nombreuses restrictions détectées chez tous les opérateurs français1, et vient rappeler que tous les éléments sont sur la table pour appeler à protéger rapidement la neutralité du Net dans la loi.
À la veille de la table ronde qu'elle organise sur le sujet, la ministre en charge de l'économie numérique Fleur Pellerin dit vouloir écarter les questions de libertés fondamentales et se concentrer sur les aspects économiques2. Alors que François Hollande s'était engagé lors de la campagne à protéger la neutralité du Net, et que le Chili, le Pérou, les Pays-Bas et récemment la Slovénie l'ont inscrite dans leurs législation, le gouvernement français s'apprête-t-il à capituler face aux opérateurs télécoms ?
« L'affaire du blocage de la publicité par Free démontre que les citoyens et leurs communications en ligne sont désormais otages d'obscures négociations commerciales. La ministre Fleur Pellerin feint-elle d'ignorer que chaque restriction d'accès est potentiellement une restriction de la libre concurrence et de l'innovation, mais surtout de la liberté de communication de chacun ? Va-t-elle se contenter de répéter les arguments fallacieux des opérateurs, tout en les laissant continuer à restreindre et contrôler nos communications, comme le faisait le gouvernement précédent ? Il n'est plus temps d'organiser une table ronde ou de créer une commission, mais bien de garantir la neutralité du Net dans la loi » déclare Jérémie Zimmermann, porte-parole de l'organisation citoyenne La Quadrature du Net.
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Staycation at no-frills traditional summer residence would please austerity-hit French after Sarkozy's ostentatious jet-setting
Gone, it seems, are the heady summer days when a French president could spend his holidays on a billionaire friend's luxury yacht or jet off to New Hampshire for a couple of weeks; gone, too, the possibility of enjoying the five-star hospitality of a friendly dictator, generous African autocrat or wealthy industrialist.
The choice of holiday destination has become somewhat limited for the French president, François Hollande, having sold himself as Monsieur Normal, once declared "I don't like the rich", and draw up a "morality code" for his administration.
Add the constraints of security and the austerity required in an economic crisis, and even Hollande's second home, near Cannes, is too risky and too "showbiz".
With time and options running out, it has been revealed that Hollande's partner, Valérie Trierweiler, visited the traditional presidential summer residence of Fort de Brégançon, on the French Riviera.
Trierweiler made a trip down south to the 11th-century fortress with a security officer last week, claimed Le Parisien, to check it out as a suitable spot for the couple's two-week holiday at the beginning of August.
A magnificent edifice atop a rock in the Mediterranean may not be everyone's idea of a "normal" spot for a holiday. But the fort, connected by jetty to the mainland and the nearby village of Bormes-les-Mimosas, on the western edge of the Côte Varoise, has been the property of the French state and a presidential summer residence for over four decades.
In the past leaders have tended to love or hate Brégançon, with its cramped rooms, cold stone walls and austere interior. Charles de Gaulle was said to have been so uncomfortable during a sleepless night in a too-small bed at the fort in 1964 that he never set foot in the place again.
Some in Hollande's entourage have suggested that even Brégançon, with its private beach – albeit one on which it is impossible to avoid the prying lenses of the paparazzi – may be too grand for a French leader seeking to prove his normality. But, like the holidays of the British prime minister, David Cameron, in Cornwall, the choice shows a certain patriotism.
Marc Concas, the head of the regional council and a Socialist party member, thought it unlikely Hollande would spend many holidays at Brégançon, however.
"It's too ostentations," he said. "Personally, I can imagine that François Hollande will come and visit the place. I'm sure he will: not to stay there but to see if it would be useful to get rid of it so it at least so it's no longer a cost to the taxpayer."
Hollande will be mindful that it was Nicolas Sarkozy's penchant for expensive holidays that contributed to his damaging "bling-bling" image. Days after his election victory in 2007 Hollande's predecessor and his then wife, Cécilia, were in the Mediterranean, off Malta, on a yacht belonging to the billionaire French businessman Vincent Bolloré.
Despite the criticism, a few months later the Sarkozys flew to the United States to holiday in a €22,000 (£17,000) a week luxury villa at Wolfeboro, where the president had brunch with his US counterpart, George W Bush. Later, with his third wife, Carla Bruni, Sarkozy flew to Egypt in Bolloré's Falcon 900 private jet to stay in an apartment belonging to an Abu Dhabi sheikh. Holidays in Jordan, Mexico and Brazil followed.
After his defeat, in May, the Sarkozys were in Marrakech staying in a luxury apartment belonging to King Mohammed. Shortly afterwards, they were in Canada holidaying at the home of a wealthy media, insurance and investment tycoon.
Apart from a few days in 2007 near Tangiers, in Morocco, where he was photographed on a public beach with "no towels and no frills", according to journalists, Hollande has chosen to spend most of his holidays in France.
He is a familiar face at Mougins, near Cannes, where Picasso lived and where he has a second home. But he spent last summer with Trierweiler at Hossegor, in the Landes, on the south-western coast, where they were photographed cycling and enjoying the local oysters.
When approached by reporters Hollande told them he was on holiday "like everyone else". The local paper was quick to point out the contrast with Sarkozy: "Two men, two styles", it wrote.
"Tell the chef, the beer is on me."
"Basically the price of a night on the town!"
"I'd love to help kickstart continued development! And 0 EUR/month really does make fiscal sense too... maybe I'll even get a shirt?" (there will be limited edition shirts for two and other goodies for each supporter as soon as we sold the 200)